Le médecin qui rêvait d’être magicien – Extraits


Denis Labayle
Éditions du Seuil (1997)
216 pages
16 €

Prix du centenaire du centre hospitalier de Brive. 2002

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Extraits

Page 192 et 193

Ce jour-là, Célestine était seule. Lorsqu’elle s’assit face à moi, elle arborait un air contrit qui ne me disait rien qui vaille. Elle, si prolixe, n’arrivait pas à décrire ses maux. « Des douleurs un peu partout. Ici, non là. » Elle promenait vaguement sa main sur son corps sans dénoncer de zone précise. Elle ne souffrait pas tout le temps. Plutôt le soir, au coucher. Tout cela n’évoquait rien d particulier. J’errais jusqu’au moment où elle me précisa que son mal avait commencé quatre jours auparavant.
« Et que s’est-il passé vendredi dernier ?
Elle baissa les yeux, se tut. Je tenais une piste, aussi la harcelai-je de questions. J’évoquai pêle-mêle une indigestion, une absorption excessive d’alcool, une mauvaise rencontre, l maladie d’un enfant. A chaque suggestion, elle répondait d’un geste négatif de la tête. « Un cauchemar ? »Elle redressa la tête et me fixa d’un regard mauvais.
« J’ai rêvé, m’avoua-t-elle, que je faisais l’amour avec vous. »
Je faillis éclater de rire, mais elle semblait si affectée par ce souvenir que je me contentai de sourire.
« Cela ne me semble pas bien grave. »
Ah, que n’avais-je pas dit ! Sa réserve se transforma en colère.
« Dans mon pays, ça l’est. Si une femme rêve d’un homme et qu’elle est enceinte, elle doit avorter. Heureusement, me cria-t-elle, je ne suis pas enceinte. C’est pour cela que j’ai tant de douleurs dans le ventre. »
Du haut de ma science qui ne m’avait jamais enseigné le traitement des maux d’amour, je lui affirmai bêtement qu’ « à mon avis, les douleurs allaient disparaître comme elles étaient venues. »
Elle explosa.
« Chez nous en Afrique, on ne rit pas avec ces choses-là. Il faut traiter le mal, docteur, et vite, sinon la femme ne guérit jamais. Elle souffrira toute sa vie. Alors que faire ?demandai-je désarmé.
C’est simple. L’homme qui est entré dans le rêve d’une femme, comme cela, sans autorisation, avec de mauvaises pensées, il doit lui mordre le ventre pour enlever le mal. »

Le médecin qui rêvait d’être magicien

Denis Labayle
Éditions du Seuil (1997)
216 pages
16 €

Prix du centenaire du centre hospitalier de Brive. 2002

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Récit

Presse

24 articles dans la presse écrite.

« Le médecin n’est pas un dieu, mais il rêve si fort d’être magicien que parfois il y parvient. La sincérité de Denis Labayle donne à sa plume l’élégance de la simplicité, et dans chaque histoire le cœur affleure. »
Chloé Radiguet – Bonne soirée

« Dans son dernier ouvrage, Denis Labayle nous fait part avec tendresse du non-dit qui pèse lourd dans la relation médecin-malade. »
Impact médecin

« Les personnages dont il nous fait partager un morceau de vie, souvent hauts en couleur, ne sont pas toujours de la couleur attendue… »
Dr.D.B – Le quotidien du médecin

« La médecine sort enrichie de ce livre… »
Alain Tenaillon – La revue du Praticien

« L’auteur nous dévoile avec pudeur et sincérité son cheminement… »
Marie-France Guerel – Infirmière Magazine

Radios

  Une série de quatre émissions sur Radio Suisse Romande, en septembre 1997.
Radio Libertaire, le 14 juin 1997
Le livre du jour sur France Info, le 18 mai 1997
Culture Matin, le 24 décembre 1997

Mauvaise graine de mandarin


Denis Labayle
Éditions Le Centurion.
1988,
204 pages.
14 euros.

Présentation du livre

Que sait-on de l’hôpital ? Que connaît-on de son fonctionnement ? Le jour où la maladie s’installe, on se trouve confronté à un univers opaque, attendant de lui, tout à la fois, compétence technique, confort, disponibilité des soignants, secours psychologique et prise en charge économique. Continuer la lecture de « Mauvaise graine de mandarin »

Vivement le doute !

Denis Labayle
Éditions Les lettres Libres, 1986.
181 pages.
Épuisé.

 

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Présentation du livre

Le pouvoir ? Qui en parle encore aujourd’hui ? Malgré la domination quotidienne de ces chefs et sous-chefs qui peuplent notre société, c’est le silence. Comme si la fatalité l’avait emporté sur la réflexion. Comme si les échecs successifs de ces philosophies promettant le bonheur avaient fini par nous anesthésier.
Ce qui apparaissait hier comme une vérité inébranlable n’est plus aujourd’hui qu’une parcelle de vérité. Le doute s’installe. Mais le doute n’est pas synonyme de démission ; il peut être générateur de recherche, point de départ de la découverte d’autres vérités. Continuer la lecture de « Vivement le doute ! »