Débats

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Les articles dans la presse quotidienne

  • Si la France ouvre le droit à l’aide à mourir, tous les professionnels ne seront pas en mesure d’y contribuer, notamment par conviction personnelle. Les médecins François Guillemot et Denis Labayle soulignent, dans une tribune au « Monde », le rôle majeur des praticiens retraités, ce que l’actuelle proposition de loi omet. Texte paru dans le Monde le 12/05/2025

  • Tribune Les autorités religieuses, médicales et politiques qui pesaient hier « de toutes leurs forces » contre la loi Veil sont aujourd’hui à la manœuvre pour s’opposer à toute évolution de la loi sur la fin de vie, constatent, dans une tribune au « Monde », des médecins et des intellectuels, parmi lesquels la psychanalyste Sophie Cadalen et le philosophe André Comte-Sponville. Au moment où l’interruption volontaire de grossesse (IVG) devient une liberté gravée dans la Constitution, quel va être le contenu du projet de loi annoncé ce dimanche 10 mars par le président Emmanuel Macron, dans son entretien conjoint aux journaux La Croix et à Libération, face à la variété des situations de fin de vie ? Droit tant attendu par des malades qui refusent des souffrances « pires que la mort », comme le disait le philosophe Frédéric Worms dans un article de L’Obs du 8 décembre 2022, et qui demandent à « fermer la lumière » ? Voilà des années que les sondages le montrent invariablement : les Français sont favorables à une nouvelle loi qui leur reconnaîtrait le droit d’être aidés médicalement à abréger leur vie. Voilà bientôt un an que, au terme de travaux approfondis, respectueux et salués pour leur qualité exceptionnelle, la convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée en faveur de la reconnaissance d’un droit pour une personne en situation de maladie incurable et de souffrances inapaisables de recevoir une aide au suicide ou de bénéficier d’une aide médicale à mourir, sur sa demande expresse et réitérée, dans un cadre légal. Les forces qui s’opposent aujourd’hui à la reconnaissance de ce nouveau droit rappellent celles qui, il y a cinquante ans, s’opposaient à l’IVG. Avec des arguments similaires. Pas la même écoute Les autorités religieuses, en premier lieu, qui, au nom de l’idée selon laquelle « la vie est sacrée », ont pesé de toutes leurs forces contre la loi Veil, adoptée en 1975. Ces derniers mois, elles ont fait le siège du gouvernement et du président Emmanuel Macron, qui les a invitées à plusieurs reprises pour entendre leurs arguments. Les associations qui militent pour la reconnaissance de ce nouveau droit et reçoivent les personnes en détresse n’ont pas droit à la même écoute. Les autorités médicales ensuite – le conseil de l’ordre des médecins et l’Académie nationale de médecine – qui, brandissant le serment d’Hippocrate et au nom du principe « tu ne tueras point », étaient farouchement opposées à l’avortement. Heureusement, des médecins bravant l’interdit venaient en aide aux femmes, comme certains aujourd’hui viennent en aide à leurs patients condamnés et souffrants qui demandent leur aide pour partir paisiblement sans attendre une issue implacable. Tout comme leurs prédécesseurs d’avant 1975, d’ailleurs, ces médecins continuent à être traduits en justice. Pourtant, la position de certaines institutions de poids commence à s’infléchir, comme l’Académie nationale de médecine, qui s’est récemment ralliée à l’idée d’un droit à « l’assistance au suicide », ou le Comité consultatif national d’éthique ouvrant la porte à une exception d’euthanasie. Elles constatent que, quand bien même ils seraient généralisés sur tout le territoire français, ce qu’on ne peut que souhaiter, les soins palliatifs ne répondent pas à toutes les situations ; de même que la contraception, pourtant libre et gratuite, ne répond pas à toutes les situations auxquelles sont confrontées les femmes. Défausse peu glorieuse Les autorités politiques enfin, qui fermaient les yeux sur les mouvements qui aidaient les femmes à se rendre au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas, où l’IVG était autorisée ; aujourd’hui, elles ne paraissent pas gênées outre mesure par le fait que des Français n’aient comme autre solution que de chercher en Belgique ou en Suisse l’aide à mourir qui leur est refusée en France. Une défausse peu glorieuse et particulièrement inégalitaire, car réservée aux personnes informées et dont l’état de santé permet encore de supporter le déplacement, et disposant de moyens financiers importants. Qui aurait pensé qu’un jour l’IVG entrerait dans notre Constitution, a fortiori avec les suffrages venant de familles politiques qui ont férocement combattu sa légalisation en 1975 ? Si l’histoire est appelée à se répéter, que ce soit désormais non plus pour le pire, mais pour le meilleur. Pour que ce projet de loi ouvre réellement sur ce nouveau droit, il faut que le Parlement, quand il s’en saisira, soit le lieu d’un vrai débat démocratique qui n’esquive pas les oppositions pour aboutir enfin à la loi qu’attendent les Français. Comme, il y a cinquante ans, a été reconnu à chaque femme le droit de choisir de poursuivre ou non une grossesse et de disposer de son corps. Une loi de liberté, une loi de solidarité, une loi d’égalité. Laurence Bedossa, avocate ; Sophie Cadalen, psychanalyste et écrivaine ; Chantal Calmat, médecin ; François de Closets, journaliste ; André Comte-Sponville, philosophe ; Denis Labayle, médecin et écrivain ; Henri Pena-Ruiz, philosophe ; Bernard Senet, médecin ; Anne Vourc’h, sociologue ; Annie Wallet, coprésidente de l’association Le Choix. Citoyens pour une mort choisie. Lire l’article sur le site du Monde

  • Le Monde – 07/09/2023 – Le soin est souvent défini sans que l’on ait pris le temps de s’intéresser au point de vue du patient. C’est au malade de choisir si ces différentes conceptions doivent s’opposer ou devenir une offre complémentaire, estime le médecin Denis Labayle, dans une tribune au « Monde ».

  • Le Monde – 20 septembre 2022 – Le débat sur la fin de vie revient régulièrement dans l’actualité et reviendra tant que la société n’aura pas résolu le dilemme : doit-elle défendre la vie coûte que coûte ou autoriser  dans certaines circonstances la priorité à la lutte contre la souffrance ? Quelle doit être sa priorité ? Un dilemme profond qui aboutit au   heurt permanent entre deux camps farouchement opposés.

  • L’OBS – 10 Février 2022 – Il milite depuis plus de vingt ans pour que l’aide médicale à mourir soit autorisée en France. Dès 2007, le docteur Denis Labayle a lancé un manifeste de 2 000 soignants reconnaissant avoir pratiqué ce geste chez des malades incurables, manifeste à l’époque publié dans « le Nouvel Observateur ».

  • Libération – 9 avril 2020 – L’infection au Covid 19 n’aura pas fini de mettre en lumière nos erreurs et nos manques de réflexion en matière sanitaire. Cette politique de l’autruche ne date pas d’aujourd’hui, ni même d’hier, mais d’avant-hier. Trop longtemps nous avons fait confiance aux technocrates et aux idéologues libéraux de la santé.

  • Désolé, cher monsieur, mais, après examen de votre dossier médical, nous ne pouvons vous accorder de prêt bancaire. » Cette réponse, aujourd’hui, ne nous surprend plus. Le banquier ne va pas prendre le risque de prêter de l’argent à un citoyen susceptible de tomber malade ou atteint d’un handicap. Une santé aléatoire rend la vie professionnelle difficile et les remboursements incertains. Cette logique financière est, dans notre société, implacable !

  • Si l’on juge de la qualité d’un navire et de la fiabilité de son équipage, non pas par temps calme, mais lors d’une tempête, on peut estimer que le navire « santé publique » va mal. Plusieurs milliers de morts en quelques jours. Une hécatombe ! Certes, on peut comme le capitaine-ministre accuser la nature, mais on peut également mettre en cause la qualité de la structure et la compétence de ceux qui la dirigent. Car la canicule a bon dos ! Bien sûr l’événement est unique, bien sûr il était imprévisible, mais il y a trois ans nous assistions à la tempête du siècle, aujourd’hui c’est un autre caprice météorologique, demain ce seront des inondations ou une épidémie. Gouverner c’est prévoir, y compris dans le domaine de la santé.

  • « Rennes en quarantaine… », « vingt-cinq foyers de variole déclarés à ce jour… », « Premiers cas d’anthrax diagnostiqués chez 350 passagers d’un Boeing 747 en provenance de Karachi… », « L’aéroport de Roissy, zone interdite, zone contaminée… ». On peut facilement imaginé les gros titres de la presse si le bioterrorisme se manifestait. Pure fiction ? Fantasme médiatique pour donner des frissons aux nantis ?

  • Les démunis âgés sont nombreux, et le silence du monde politique assourdissant. L’assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le 14 janvier, une proposition de loi en faveur des chômeurs de plus de 60 ans. Le projet doit permettre à quelques milliers de chômeurs ayant cotisé pendant quarante ans de partir à la retraite avant l’âge fatidique.